Les bleues sacrées dans la compétition Shield, une première pour le football gaélique tricolore. |
Nos équipes ont porté haut les couleurs du football gaélique hexagonal, et au niveau le plus élevé, les performances des sélections françaises féminines et masculines forcent le respect dans un contexte de concurrence renforcé et de niveau de plus en plus élevé.
Les françaises ont été les seules à tenir en respect les tenantes du titre et futures finalistes de New York (5-5), sans parvenir malheureusement à prendre le meilleur sur la formation Est-Canadienne, cela leur coûtant une place en quarts de finale de la cup (la compétition reine).
Mais, contrairement à 2016 où elles avaient échoué d'un souffle face aux galiciennes en finale du second tableau, elles n'ont pas raté cette fois ci l'occasion de ramener le shield au pays grâce à une victoire en finale face aux sud africaines.
De plus, la marche à gravir pour conquérir le titre suprême semble moins haute à grimper pour elles que pour les garçons qui ont encore mesuré l'écart existant entre "notre" monde et celui d'outre atlantique ou d'outre manche.
Plus qu'un océan, c'est un monde qui demeure entre nos rives et celles de la côte-est d'Amérique du nord.
Il faut bien avoir à l'esprit que les États-Unis sont après l'Irlande, le deuxième pays du football gaélique, en terme de nombre de clubs (114 hors de New York, et 31 rien que dans l'état-empire") de pratiquants et surtout d'anteriorité puisque les sports gaéliques y sont pratiqués depuis aussi longtemps qu'en "métropole", soit le milieu du 19eme siècle.
Eugene McVerry, joueur du New York GAA |
On connaît le rôle de l'immigration irlandaise dans la construction même du pays, et les épisodes migratoires plus récents, dus notamment à la dernière crise financière de 2008, sans être de la meme ampleur, demeure significatifs, même si la politique du gouvernement Trump est en la matière plus restrictive.
Les garçons et les filles présents à Waterford et évoluant sous les couleurs de New York, San Francisco ou ailleurs, pratiquent parfois ce sport depuis le plus jeune âge et voient défiler sur les terrains des "expats" aux "cv GAA" souvent glorieux, le dernier en date et le plus fameux étant Diarmuid Connolly la star du milieu off dublinois.
Un background à des années lumières du notre donc.
Le football gaélique en France a dix ou quinze ans à tout casser, le millier de pratiquants n'est pas encore atteint et beaucoup de clubs (je suis bien placé pour évoquer ce problème) vivotent tant bien que mal d'une année sur l'autre, se reposant sur quelques rares bonnes volontés, et selon les années sur la présence dans leurs rangs de talentueux irish.
D'autres pérennisent plutôt mieux et semblent plus solidement ancrés à l'image du récent champion de France bordelais ou des jaunards clermontois.
De ce matériaux fragile, de ce "mundillo", la sélection France parvient malgré tout à tirer le meilleur et à se hisser à un niveau plus qu'honorable dans le "concert des nations" de ce sport, forçant l'admiration de beaucoup (la mienne en tout cas).
Rien n'est jamais écrit, et nul ne sait à ce jour à quoi ressemblera l'évolution du football gaélique en France, en Bretagne et en Galice, ces bastions de pratique extra irlandaise, ou extra culture irlandaise.
Ce n'est qu'un début...On connaît la chanson.
Bravo et merci à tous ceux présents à Waterford pour nous avoir fait vibrer, stresser, espérer, sous le maillot de la France, de la Bretagne, de la Gascogne ou de l'Occitanie.
Bon weekend et bon retour!