All-Ireland 2018

Les 32 comtés au crible

mercredi 4 avril 2018

Allianz League 2018, le debrief en sept points


La National Football League a rendu son verdict ce week-end. Avant de se projeter vers le All-Ireland, que faut-il retenir de ces deux premiers mois de football de 2018?


Que le calendrier densifié (en raison de l'introduction cet été du super8 en lieu et place des quarts de finale du All-Ireland) n'a rien enlevé à la qualité d'ensemble d'une compétition dont le niveau est toujours plus relevé d'année en année, et que si l'expérience exige de ne pas tirer de conclusions hâtives de ce round hiverno-printanier, il permet toujours malgré tout, de dégager quelques traits marquants sur l'évolution du jeu, de dévoiler de nouvelles têtes et d'en savoir plus sur le potentiel de chaque formation à l'orée de la saison estivale.

Voici les sept points à retenir de cette Allianz League 2018.

L'image résumant  la GAA des années 2010


1. Dublin, référence absolue des années 2010.

C'est une évidence, Dublin est le maître incontesté de cette décennie en All-Ireland, mais les ciel et marine se taillent également un palmarès de choix dans la compétition secondaire.
L'équipe de Jim Gavin vient de rafler un cinquième titre de champion de D1 en six années, une domination plus vue depuis celle du grand Kerry entre 1969 et 1974, à la différence près que durant cette période forte, Kerry n'avait réussi le doublé League-Championship qu'à une seule reprise (en 1969), alors que cet été les dubs seront en quête d'un quatrième doublé après ceux de 2013, 2015 et 2016.
Tout ceci fait dors et déjà de Dublin l'équipe la plus titrée sur une décennie (qui n'est pas encore achevée).avec 17 titres majeurs au compteur depuis 2010.

Et le manière avec laquelle ce titre a été gagné - jouant à 14 durant les vingt dernières minutes et contre le vent dans un match à touche-touche depuis le coup d'envoi - rend la performance encore plus impressionnante.
Même Gavin, d'ordinaire plutôt avare en louanges à l'égard de ses hommes, a reconnu "je trouve remarquable qu'ils parviennent à maintenir une telle régularité dans l'envie et l'engagement après tout ce qu'on a fait depuis cinq ans"

2. Dublin toujours plus fort et sans limites….

L'histoire nous a appris que le déclin des grandes équipes était souvent dû à une difficulté rencontrée par certains managers à  se séparer si nécessaire de joueurs cadres au moment opportun, mais à l'évidence, Jim Gavin n'appartient pas à cette catégorie là.

Colm Basquell, révélation des dubs durant cette League 2018

L'homme de Clondalkin a encore utilisé 33 joueurs durant cette campagne de League. accordant notamment un temps de jeu et un rôle significatif à des joueurs comme Brian Howard (milieu off droit) ou Colm Basquell (full forward).
Le vivier de talents est certes gigantesque mais Gavin sait assumer ses choix et les rendre évidents pour tous.

Pour illustrer cette réalité, il faut rappeler que Dublin a mené cette nouvelle campagne victorieuse sans Jack McCaffrey, Cian O'Sullivan, Paul Flynn, Dermo Connolly, Con O'Callaghan (apparu seulement en finale) et Bernard Brogan.
Ce qui en terme de palmarès cumulés correspond tout de même à 2 anciens footballer of the year, 16 all stars et 20 médailles de All Irelands...


3. Galway,  retour en force 

Damien Comer, le bulldozer des "tribes"

La côte de Galway pour le prochain championship a encore grimpé d'un cran.
Les tribes suivent une pente ascendante, et leurs deux victoires de suite sur Mayo lors des championship 2016 et 2017 annonçaient déjà le retour sur le circuit d'un gros client.
La réputation d'effritement progressif et d'équipe seulement bonne à réaliser des embuscades mais incapable de tenir une bataille de haut niveau semble désormais derrière eux.
Cette solide campagne de League vient accréditer l'idée qu'il faudra compter avec Galway cet été.
Le secteur offensif est richement doté et peut surtout compter sur un Damien Comer quasiment injouable lorsqu'il évolue à ce niveau.
Mais la défense est la véritable pierre angulaire du système Walsh. Galway a réussi sept "blanchissage" en huit matchs (dont les deux face à Dublin), ne concédant qu'une moyenne de 13pts par rencontre.



4. Mayo stagne

Le maintien en D1 arraché au forceps face à Donegal et le grand soulagement qui s'en est logiquement suivi ne masque pas une campagne très décevante pour les westerners.
L'effectif est vieillissant et Rochford peine à le renouveler. On notera tout de même l'émergence du corner back de Belmullet Eoin O’Donoghue, élu par les fans meilleur joueur de l'equipe pour cette League 2018 avec notamment deux très grosses prestations à Monaghan et lors du match décisif face à Donegal. Mais il en faudra plus, beaucoup plus...
Lee Keegan 

La blessure à l'épaule de Lee Keegan face à Galway il y à quinze jours est un vrai coup dur puisque le "footballer of the year 2016" devrait être absent pour trois ou quatre mois.
Un coup dur que le retour programmé de Keith Higgins ne compense pas.

5. Kerry plombé par ses insuffisances défensives

David Clifford (Kerry)

Le kingdom n'est pas en manque de jeunes talents, et notamment dans le secteur offensif  avec un prometteur trio David Clifford, Seán O’Shea et Micheal Burns, mais la faiblesse récurrente des lignes arrières n'a pas été solutionnée.
Kerry n'a réussi a garder sa cage inviolée qu'en une seule occasion, concédant plus de buts qu'aucune autre équipe durant cette League.
Le tenant du titre a concédé une moyenne de 15.8pt/match, seul Kildare a fait moins bien.



6. Carlow, la "feel good story" du printemps

La montée de Carlow en D3, (venant confirmer leur beau parcours dans les qualifs du dernier championship) , restera comme la belle histoire de cette NFL 2018.
Le comté au maillot le plus flashy du pays s'extrayant des bas fonds de la NFL pour la première fois depuis 33 ans!

Carlow après sa victoire contre Wexford lors du dernier championhsip

Ce qui vient une nouvelle fois souligner que l'organisation hiérarchique de la League est le meilleur gage de progression et de développement pour les comtés les plus faibles.
Et cela pose surtout la question: pourquoi la seule compétition que les petits comtés ont une chance de remporter s'achèverait t-elle fin mars?
La nécessité de (re)créer un championship à deux niveau est probablement la priorité absolue de ces prochaines années.

7. Derry touche le fond.

Damian McErlain, manager de Derry en poste depuis novembre 2017. 

À qui décerner la palme du gâchis?
Cork figure sur le podium sans hésitation,
les rebels s'aligneront en 2019 pour une troisième saison consécutive en D2 et ne sont pas passés loin de descendre d'un étage supplémentaire, ne se maintenant aux dépends de Down qu'au goal average.
Mais la première place revient de droit à Derry. Finalistes de D1 en 2014, les Oak Leafs continuent de s'enfoncer lentement mais sûrement, et la League ne pardonne pas,  sa vérité est froide et sa justice immanente.
Les performances nationales très honorables de son club phare (Slaughtneil) ne rejaillissent malheureusement pas sur la sélection et la tâche du jeune manager Damian McErlain s'annonce délicate.

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