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Les 32 comtés au crible

vendredi 24 février 2017

24 Février 2007, les larmes de John Hayes...

Il y à dix ans jour pour jour, le XV du trèfle disputait son deuxième match du tournoi des 6 nations dans le temple des sports gaéliques. 


Après une courte défaite face à la France quinze jours plus tôt, les hommes en vert s'imposent dans les grandes largeurs (43-13) face aux Anglais dans une rencontre qui dépasse alors évidemment (et de loin) le cadre du sport et du rugby, même si cette défaite est aussi la plus sévère jamais concédée par le quinze de la rose dans le tournoi, tant en terme d'essais encaissés que de différence de points.

Provisoirement exilés, à l'instar de leurs collègues du soccer, et pour cause de rénovation du vénérable stade de Landsdowne Road et de sa mythique station de DART (train urbain dublinois) située sous la tribune principale, les hommes en vert galvanisés par le contexte et faisant preuve d'une grande capacité de résilience après la défaite initiale face aux français, ne laisseront pas la moindre chance à l'équipe de Brian Ashton en ce 24 Février 2007.


Au delà du match en lui même, le souvenir de cette journée et spécialement de l'instant solennelle des hymnes est resté profondément gravé dans la mémoire collective des Irlandais.
Comme un hommage muet, silencieux, il n'y a pas un bruit, pas un sifflet au moment où résonne le "God save the queen" dans Croke Park, puis surtout ce sentiment puissant, quasi religieux à l'heure de reprendre en choeur le fameux "chant du soldat", le Amhrán na bhFiann hymne de la république d'Irlande, et dans la foulée le Ireland's Call, ce chant œcuménique propre à la sélection de rugby composée de joueurs du sud (Eire) et du nord (Irlande du Nord).

Le souvenir du massacre de novembre 1920 perpétré par les troupes auxiliaires "black and tans" dans ce même stade aux derniers mois de la guerre d'indépendance est évidemment omniprésent, mais aussi celui des émeutes causées par des hooligans anglais lors d'un match amical de soccer en février 1995 à Landsdowne Road. Ces derniers balançant tout ce qui leur tombait sous la main aux spectateurs de la tribune située en contre bas, provoquant ainsi l'arrêt définitif de la rencontre alors que l'Irlande menait 1-0.

Et pourtant, quelque chose de plus grand semble planer sur le stade ce samedi de février 2007,  l'Irlande toute entière tient dans le plus imposant de ses châteaux forts, imprenable.

Jusqu'à cette date, le fait que les équipes nationales irlandaises de soccer et de rugby utilisent les installations de Croke Park était tout sauf évident, car la fameuse "loi 42" (amendée depuis) du code de la GAA était très claire et bannissait formellement la tenue de rencontre de sports "étrangers" sur des terrains appartenant à l'association gaélique.

Dans les faits , le soccer et le rugby (sports créés et codifiés par les anglais au XIXe siècle) étaient plus particulièrement visés par cette fameuse loi, car de nombreux matchs amicaux de football US se sont tenus à Croker, avant, pendant et après la réfection de Landsdowne Road, et  sans que cela ne suscite de débats houleux au sein de l'association ou de la société irlandaise.

La demi-finale de la H Cup 2009 opposant la provinces du Leinster à celle du Munster détiendra d'ailleurs quelques années le record d'affluence pour un match de clubs en rugby. 
Cette "perf" tiendra jusqu'en 2016 où successivement  Wembley puis le Camp Nou de Barcelone (à l'occasion de la finale du top 14) finiront par "détrôner" Croke Park.

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